BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine)

BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine)
BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine)

BIJOUX, Antiquité grecque, étrusque et romaine

Les bijoux de l’Antiquité classique parvenus jusqu’à nous sont pour la plupart en or. D’autres métaux, l’argent, très fragile, ou l’électrum, alliage naturel d’or et d’argent, ou encore le bronze, ont aussi été utilisés par les orfèvres antiques, mais l’or, parce qu’il est extrêmement malléable et qu’il ne s’oxyde pas, est le métal précieux par excellence. On le trouvait soit en pépites dans certaines rivières, comme le Pactole en Asie Mineure, soit dans des filons rocheux en Thrace, en Macédoine ou dans le Caucase, par exemple.

Les pierres précieuses et semi-précieuses utilisées à l’époque hellénistique et dans le monde romain sont principalement l’émeraude, le grenat ou l’améthyste. Des pierres dures — calcédoine, cornaline, agate — sont employées depuis des périodes plus hautes. Il existe aussi de nombreux bijoux en pâte de verre, de faïence ou même en terre-cuite peinte ou dorée imitant fidèlement des objets en métal.

Un très grand nombre de bijoux ont été découverts au cours de fouilles, puisque les Anciens avaient coutume d’ensevelir les morts avec des éléments de parure en plus des objets d’usage courant. Certains de ces bijoux devaient, en raison même de leur fragilité, être destinés à un usage essentiellement funéraire. On a par ailleurs recueilli dans les trésors de temple des objets votifs, des couronnes par exemple, souvent associés à des ustensiles en métal précieux. En Grèce, c’est la civilisation mycénienne de l’Âge du bronze (\BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) 1600-\BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) 1200 env.) qui constitue une première période très brillante dans le domaine de l’orfèvrerie. Mycènes est décrite par Homère comme une ville riche en or, et les fouilles des tombes princières ont mis au jour des objets d’une richesse exceptionnelle: armes incrustées et vaisselle d’une grande qualité d’exécution. À cette époque florissante succède une longue période de troubles, pendant laquelle la bijouterie n’a guère de place. Les bijoux en or réapparaissent peu à peu à l’époque géométrique, mais c’est à la période orientalisante (\BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) 650-\BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) 600) que la bijouterie devient abondante. Le mouvement de colonisation au-delà de la mer Égée, les contacts avec le Syrie et, par son intermédiaire, avec l’Égypte et l’Orient mésopotamien amènent la création de nouveaux types de bijoux. Ceux-ci sont bien illustrés par la bijouterie de l’île de Rhodes, où la nécropole de Camiros en a livré de nombreux exemplaires conservés en partie au Louvre et au British Museum. On trouve en particulier des séries de petites plaquettes (éléments de colliers) en or ou en électrum, décorées au repoussé de figures mythiques — centaures, maîtresse des fauves, sphinx... — dont la parfaite ressemblance ne s’explique que par une fabrication sur une même matrice. D’autres bijoux, boucles d’oreille ou pendants de tempes, à nombreuses pendeloques, font appel aux techniques de la granulation et du filigrane.

Le début du \BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) VIe siècle marque une diminution sensible de l’orfèvrerie. L’arrivée des Perses sur les côtes de l’Asie Mineure isole la Grèce et la coupe d’une des plus importantes routes de l’or. Ce déclin va durer plus d’un siècle, aussi l’époque classique est-elle relativement austère dans le domaine de la bijouterie. Au cours de la seconde moitié du \BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) IVe siècle en revanche, l’orfèvrerie connaît un nouvel essor dans l’ensemble du monde grec. L’abondante production des bijoux hellénistiques est caractérisée par un goût prononcé pour la polychromie, d’où l’emploi fréquent de pierres de couleur, et par la multiplication de certains types: gros bracelets ornés de têtes d’animaux, diadèmes très ouvragés, ornements de coiffure variés, bagues serpentiformes. Un motif connaît une très grande faveur comme fermoir de collier ou de diadème, c’est le double nœud ou «nœud d’Héraclès». Les innombrables pendants d’oreille découverts dans la nécropole de Tarente (Italie du Sud) témoignent de la créativité des orfèvres hellénistiques même dans la fabrication de bijoux relativement modestes.

En Étrurie, les orfèvres semblent avoir été particulièrement habiles aux \BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) VIIe et \BIJOUX (Antiquité grecque, étrusque et romaine) VIe siècles. Leur production se distingue par la création de formes originales, comme certains types de boucles d’oreille «en barillet», et par l’emploi de techniques décoratives, déjà connues des artisans orientaux et grecs mais poussées à un degré extrême de perfection. C’est le cas pour le filigrane ornant des bracelets ou des boucles d’oreille, c’est le cas surtout pour la granulation, où de minuscules boules d’or soudées sur un fond constituent toutes sortes de motifs décoratifs. Le pendentif en forme de tête d’Achéloos, le dieu fluvial, conservé au Louvre, en est un exemple des plus spectaculaires. Cette extraordinaire dextérité va se perdre à la fin de l’archaïsme: les bijoux plus tardifs sont légers et fragiles.

Héritière des artisans qui l’ont précédée, la bijouterie romaine ne connaît qu’assez tard un épanouissement propre. Des textes précisent en effet que les objets de luxe étaient sévèrement condamnés à Rome sous la République. Mais dès la fondation de l’Empire par Auguste, l’austérité est oubliée et les objets de parure deviennent abondants, et pesants si l’on en croit le Satyricon de Pétrone: Trimalcion n’y demande-t-il pas une balance pour peser ses bijoux? Les nombreux bijoux du Ier siècle découverts à Pompéi et dans la région témoignent de la mode de certaines grandes chaînes ornant le buste et de bracelets formés de deux rangs de demi-sphères. Les bagues, abondantes aux IIe et IIIe siècles, présentent des chatons en pierres gravées enchâssées dans de lourdes montures. Au IIIe siècle apparaît une technique décorative qui va connaître un énorme succès aux siècles suivants. Il s’agit de l’opus interrasile , ou découpage d’une feuille d’or, qui fait jouer les pleins et les vides, l’ombre et la lumière, selon une esthétique nouvelle, qui conduit à la bijouterie byzantine. Toujours au IIIe siècle se développe la mode des «bijoux monétaires» où des monnaies sont utilisées comme chatons de bagues ou comme pendentifs de colliers au même titre qu’une intaille ou un camée. Cette mode se poursuivra également au début de l’époque byzantine.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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